Articles de presse

Pierre  Bourachot
de Banon Culture
( juillet 2010 )

Entre le sud de la France où elle réside et des périodes africaines,

Anne LUSCHER vit chaque toile comme une aventure, un voyage, un lieu d’explorations, de recherches de passerelles entre des techniques artistiques et de franchissement des fossés culturels.

Passionnée par les origines de l’art et  son histoire, elle semble chercher, dans le particulier de son travail, l’universel de l’art visuel. S’inspirant des graphèmes : pictogrammes, idéogrammes et psychogrammes, elle parcourt le temps de l’art et l’espace de son champ d’action à travers les strates de ses compositions, alliant différents états d’être et de faire.

D’abord des traits non représentatifs, phase de délassement de répétition à tendance hypnotique, sorte de transe ; puis cacher par des papiers collants, la volonté s’affiche ; ensuite badigeonnage à l’huile, sable, médium vénitien et grattage après séchage, glacis. L’arrachage vient tout remettre en question, déterminé, mais aux effets parfois imprévisibles. L’artiste redécouvre son travail enfoui et y ajoute des signes à l’intention du spectateur qui se conduira en archéologue pour accéder à l’œuvre dans laquelle Anne rend hommage au peuple pygmée, menacé par l’exploitation de la forêt équatoriale et par le racisme dont il fait l’objet.

Bertrand Priour
Des Amis d'Ailhon
Dauphiné Libéré
( 25 juillet 2022 )

Du 27 juillet au 8 août, Anne Lüscher, peintre vivant à Chauzon, présentera son exposition Strates à la salle de la Tribune, à côté de l'église d'Ailhon.

Passionnée depuis toujours par la peinture et la musique, diplôme d'architecte en poche, Anne Lüscher part en Afrique avec son premier mari, rencontré pendant ses études. Elle y enseigne le dessin et rejoint une troupe de théâtre amateur qu'elle accompagne au piano.

Elle réalise un portrait de son mari si réussi que tout le monde en voulait un. Elle en fera plusieurs pour ses amis, mais à la sanguine.

De retour en France, elle monte un atelier et se consacre à une peinture très figurative, où s'exprime sa nostalgie de l'Afrique. Elle a alors « du mal à entrer dans l'abstraction », préférant faire d'après nature ou réaliser des nus. Elle peint à la tempera des paysages aux formes de corps de femmes, séparés en deux comme un tapis volant au-dessus de la terre, le tapis évoquant le sauvage, le dessous le civilisé.

Anne Lüscher se dirige ensuite vers ce qu'elle appelle du « postimpressionnisme à rayures; ». Cette série plaisait beaucoup à sa galerie. Après que quelqu'un l'eût filmée peignant de façon quasi obsessionnelle ses rayures, elle s'est fait peur ! Aussi s'en éloigne-t-elle un peu par un jeu de cacher/montrer où le fond à rayures multicolores apparait sous plusieurs strates. Elle s'intéresse aux pictogrammes, idéogrammes et surtout aux psychogrammes que l'on retrouve tout au long de l'histoire de l'art, de Lascaux à Picasso.

Elle s'invente alors sa propre symbolique, inspirée par ses souvenirs d'Afrique et notamment les dessins des Pygmées sur liber (écorce intérieure des arbres).

Sa peinture aujourd'hui est riche de tout ce parcours et de tous ses vécus, de toutes ces imprégnations.

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